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Casus Belli
2 mars 2010

Le recrutement élitiste du Quai d'Orsay nuit à l'efficacité de la diplomatie française

maeLa diplomatie française serait-elle en retard d'une guerre, incapable de penser le monde moderne et rétive à l'idée même d'efficacité ? La réponse est malheureusement positive si l'on en croit le très sévère constat dressé par la Fondation iFRAP qui analyse les politiques publiques de la France.
Selon une note publiée en 2007, la diplomatie française ne soutient pas la comparaison avec les ONG qui, aux yeux de l'auteur Nicolas Lecaussin, sont des modèles d'efficacité. La faute au recrutement qui prévaut au Quai d'Orsay : "Tout le monde s’accorde pour reconnaître les talents de négociateurs de nos diplomates français. Brillants, cultivés et compétents, ils sont cependant, aux dires de certains, hors de leur temps, cristallisés dans une époque révolue (...) La France étant férue d‘élitisme, tous ses diplomates sont estampillés "made in ENA". Le niveau, certes excellent de cette école ne parvient pas à masquer le fait que les diplomates sont ainsi formés à l’école de la pensée unique, et déconnectés de la réalité."

En comparaison, le Foreign Office britannique est accessible sur concours à tout détenteur d'un diplôme du troisième cycle sans obligation d'être passé par une école spécifique. Aux Etats-Unis, le State Department "ouvre son concours à toutes les personnes de 25 à 55 ans, pourvu qu’elles soient dotées d’une bonne expérience professionnelle dans un autre domaine". 
L'iPFRAP critique également la gestion de la diplomatie culturelle de la France et dénonce le taux de rotation trop rapide des responsables de centres et instituts culturels français à l'étranger : un mandat de deux ans éventuellement renouvelable alors que les directeurs des Goethe Institut allemand ou British Council peuvent rester en place dix ans...
Au-delà du constat, l'iFRAP préconise un certain nombre de recommandations : privilégier la qualité sur la quantité, rationaliser les ressources, coller au plus près des réalités du terrain, faire "un travail sur l'image et le recrutement"...    



Source :

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Commentaires
J
Taper sur les grandes écoles sans rien y connaître c'est si facile. Je suis dans ce que l'on qualifie communément de "grande école de commerce" (vive la pompe). Résultat 13% de boursiers qui, contrairement à la fac, auront du travail à coup sur ou presque . Je vous enjoins à aller regarder les stats de l'université et regardé non pas les boursiers sur les effectifs au total mais regardez plutôt le nombre de boursiers qui ont un travail en rapport avec leur formation et là c'est l'université qui n'aime pas les <br /> <br /> pauvres . Il y a beaucoup de défauts dans les grandes écoles mais les accuser de plus de maux que le système d'enseignement supérieur en France c'est de la malhonnêté.
J
Vous n'y songez pas! Reformer dans ce domaine mais c'est impensable. Qu'elle sera la valeur des concours face à l'ENA. Allons un peu de bon sens. Après le tollé des grandes écoles de ne pas accueillir les défavorisés, l'Etat ne va tout de même pas donner l'exemple pour le MAE. Les privilèges mon cher Monsieur cela s'acquiert et se conserve. La populace n'a pas le niveau pour flirter avec nos élites diplomatiques. Talleyrand et consorts ont encore de beaux jours. Vive le changement...humour bien sûr.
Z
Il y aussi les concours du MAE de conseiller cadre d'orient(certes très difficiles)pour entrer au MAE, il n'y donc pas que l'ENA mais c'est vrai que cela pourrait être plus ouvert..
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