Le soft power français à l'épreuve de l'industrie culturelle américaine
Les Rencontres de Cannes viennent de plancher trois jours durant sur un beau sujet de soft power : France, ta culture fout l'camp ! On accordera une attention particulière au débat consacré au rayonnement de la culture française comme arme géopolitique et diplomatique.
Pour Jean-Christophe Ruffin, écrivain et ancien ambassadeur de France au Sénégal, la mort de la culture française telle que l'avait diagnostiquée - souhaitée ? - le Time en 2007 relève plus de la guerre de l'information que de l'analyse : "Aux Etats-Unis, on ne parle de la France que comme une puissance coloniale attardée et en déclin... C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! Les Etats-Unis qui ont longtemps pratiqué des discriminations raciales essaient de se refaire une image en Afrique".
Pour autant, Jean-Cristophe Ruffin ne peut que constater l'avantage concurrentiel des Etats-Unis en termes de soft power : "cet avantage repose essentiellement sur leur puissante industrie culturelle. Ce qui manque à la France, c'est cette puissance industrielle".
L'écrivain ne manque pas non plus de tacler les postures ridicules de la nomenklatura culturelle parisienne : dénonciation hypocrite de l'argent, suspicion à l'égard de la culture populaire et fascination pour l'avant-garde,
obsession de la modernité et haine de la tradition : "opposer le patrimoine et le créatif, c'est le drame de la France..."
Source :
- Culture, géopolitique, médias et soft power (Les Rencontres de Cannes via Daily Motion)
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