L'impossible Nation Branding des pays du Proche-Orient

Les manifestations qui viennent de secouer Le Caire réduisent à néant la campagne internationale de relations publiques que le gouvernement égyptien s'apprêtait à lancer afin de changer son image  de régime autoritaire. Au mois de juin 2010, le ministère de l'Information égyptien avait en effet fait appel à l'agence de relations publiques londonienne Bell Pottinger pour diffuser dans le monde l'image d'une nation accueillante plutôt que celle d'un pays de matraques où les attentats anti-chrétiens se sont multipliés en quelques années. Le défi sera difficile à relever pour Bell Pottinger qui compte parmi ses clients des entreprises dont l'image a été, un jour ou l'autre, écornée : Airbus, Emirates, Packard Bell, Kellogg's...
Au Proche-Orient, l'Egypte n'est pas la seule nation à souffrir d'une réputation négative. En réalité, aucun pays de la région n'échappe aux effets d'une image dégradée. Israël, Abu Dhabi et Dubaï ont déjà eu recours aux conseils grassement rémunérés d'agences spécialisées. Selon le site Media Line, "il est probable que la majorité des autres pays du Moyen-Orient ont fait de même mais ils préfèrent garder le silence sur ce type d'actions".
En quelques années, le chiffre d'affaires générés par des actions de nation branding a considérablement augmenté ; il peut désormais se compter en millions d'euros par an. Pour ce prix-là, des consultants proposeront à leurs clients des logos, des insertions éditoriales, la co-production de livres de cuisine exotique... Pourtant le résultat n'est pas garanti selon Media Line "certains bons connaisseurs du dossier doutent de l'efficacité de telles actions"...

Source :

• Middle Eastern countries tap professionnals to polish their image (The Media Line)

Sur le même thème :

• Les trois piliers du Nation Branding
• Le Nation Branding continue de sourire au Canada
• Image et influence des nations en 2010
• De la difficulté de mesurer le soft power des nations