De la bataille d'Alger à la guerre d'irak

Le chaos qui prévaut en Irak est souvent comparé au bourbier vietnamien dans lequel se sont perdus les Etats-Unis. Or, selon le chercheur chilien Ricardo Israël Zipper, il serait plus juste de rapprocher l'impuissance de l'armée états-unienne à Bagdad de la bataille d'Alger, et plus généralement de la guerre d'Algérie, qui virent la défaite politique de la France en Afrique du Nord.
Dans un article publié par le site Safe Democracy Foundation, R.I. Zipper affirme que "d'un point de vue militaire, les similitudes entre les deux situations sont impressionnantes tant en ce qui concerne l'échec à annihiler l'ennemi que l'incapacité à identifier la provenance des armes et l'origine des soutiens militants. Mais le plus remarquable réside dans ce sentiment commun de frustration qui affecte les autorités politiques et militaires, incapables d'imposer leurs solutions (...) Le coût de l'indépendance fut l'exode d'un million de colons dont beaucoup étaient nés en Algérie et une instabilité politique qui provoqua le succès électoral des islamistes en 1992. La non reconnaissance de cette victoire déboucha sur une terrible violence civile qui dura des années. C'est la même violence que l'on voit aujourd'hui en Irak et qui ne cesse de croître."
L'auteur tire sept leçons de la bataille d'Alger : un conflit de longue durée avec le monde musulman aurait des conséquences dévastatrices ; les Français et les nord-Amércains ont trop misé sur la force militaire et pas assez sur la recherche d'accord avec l'ensemble des acteurs politiques ; Washington ne doit pas répéter la même erreur que les Français dans l'occupation militaire...
C'est sans doute pour s'inspirer de l'expérience française en Algérie que George W. Bush a demandé à visionner le célèbre film de Gillo Pontecorvo, La bataille d'Alger


A lire :

• La batalla de Argel, secunda parte (version espagnole)