La piraterie aérienne et son évolution meurtrière
Les attentats du 11 septembre 2001 marquent une rupture dans l'utilisation criminelle que les terroristes ont assignée aux avions. Jadis utilisés à des fins de détournement, les aéronefs sont brusquement devenus des vecteurs à fort potentiel de destruction. Un article signé Michel Dupont-Elleray, et paru dans la Revue stratégique (n° 85), revient sur l'évolution de cette menace venue des airs.
L'auteur distingue "les trois âges de la piraterie aérienne" : la première période recouvre les actes de détournement et de prise d'otages. Les années 1970 ont illustré ce premier âge avec plusieurs dizaines de détournements : "tous
ces actes, revendiqués par des groupuscules plus ou moins identifiés,
ont en commun un mode d’action particulièrement violent (...) Il s’agit donc d’une forme
classique de terrorisme, assortie le plus souvent d’un chantage – la
libération de prisonniers contre la vie des passagers et membres d’équipage
– soutenu par une logistique importante, puisque les crimes commis le
sont un peu partout dans le monde et visent les compagnies les plus
diverses."
La deuxième période prend naissance au début des années 1970 et connaît son apogée dans les années 1980 : "le sabotage et la destruction en vol de l'aéronef [permet] de frapper brutalement l’opinion
publique qui retiendra l’image sinistre d’un cockpit de jumbo jet fiché dans la terre froide
d’une cité écossaise de 3 000 habitants" en référence à la destruction du Boeing de la Pan Am en 1988 au-dessus de la ville de Lockerbie.
Plus près de nous, le troisième âge apparaît en 2001 et désigne l'action de "19 pirates de
l’air répartis en commandos [qui] s’emparent aussi des commandes des appareils,
ce qui est inédit, et transforment les avions commerciaux en une arme de
guerre".
Source :
- Géopolitique du terrorisme aérien : de l'évolution de la menace à la diversité de la riposte (Revue stratégique)
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