Le renseignement stratégique
Le Livre blanc sur la défense publié en 1994 dénonçait la "faiblesse du renseignement" de défense qui prévalait alors au sein des armées françaises, et préconisait d'élever le renseignement au rang d'"instrument privilégié de prévention et de gestion des crises".
Dans un article paru dans la revue du Centre d'études stratégiques aérospatiales (CESA) Penser les ailes françaises, le colonel Bruno Mignot décrit les caractéristiques du renseignement stratégique et en analyse les usages politiques. Il rappelle que "le renseignement stratégique est destiné au niveau stratégique, c'est-à-dire aux plus hautes autorités civiles et militaires de l'Etat chargées de définir et de conduire la stratégie globale du pays (...) La fusion des analyses produites par les services concernés par une menace est effectuée au profit du Gouvernement par le Comité interministériel du renseignement (CIR)."
Le colonel Mignot avertit cependant que "les armées ont tendance à confondre stratégie et performance. Qu'on ne s'y trompe pas : voler plus haut, plus vite, plus loin ou plus longtemps ne confère pas pour autant la qualité de stratégique à un capteur aérien. Ce sont la fusion, la comparaison et la complémentarité des sources qui sont à l'origine du renseignement de nature stratégique."
Il conclue son propos ainsi : "Le but du renseignement est l'action. Il passe par la délivrance de la bonne information au bon moment et à la bonne personne."
A lire :
- Le renseignement stratégique (pp. 82-85), (PDF - 1,9 Mo)