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Casus Belli
27 septembre 2006

Diplomatie et sociétés médiatisées

hubert_vedrineLa diplomatie et les médias ne font toujours bon ménage. Hubert Védrine, qui fut ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2002, en sait quelque chose. Sa fonction l'invitait à la méthode et à la durée cependant que la presse lui demandait quotidiennement une pitance suffisamment dense pour remplir ses colonnes. A l'occasion des 11èmes conférences stratégiques organisées par l'IRIS, il est revenu sur les défis des diplomaties dans les sociétés médiatisées.
Les sociétés contemporaines sont, selon Hubert Védrine, "soumises aux soubresauts de politique intérieure, amplifiés par l'âge médiatique, par la tyrannie de l'émotion et du court terme (...) D'où la recherche par de nombreux hommes et femmes politiques de postures, d'effets immédiats et visibles, en phase avec les émotions intenses générées et entretenues par le tout image dans un bouillonnement permanent d'inquiétude, d'indignation, d'impatience."
Ce trait majeur du monde moderne engendre inévitablement "des diplomaties d'annonces et de bons sentiments, versatiles et discontinues qui s'épuisent à conserver la faveur du monde médiatique et de l'opinion."
Poursuivant sa pensée au-delà de la description de cette emprise des médias sur la politique étrangère, Hubert Védrine remarque que "les années qui sont devant nous vont être difficiles pour la France. Disons-le, aucune des évolutions en cours dans le monde globalisé ne lui est automatiquement favorable, ni démographiquement, ni économiquement, ni stratégiquement, ni culturellement, ni linguistiquement. La France a cependant des ressources humaines, des ressources multiples, des cartes exceptionnelles, une immense histoire pour faire face à cette situation."
Il est toujours enrichissant d'aller écouter Hubert Védrine à l'occasion des multiples conférences qu'il donne en France et à l'étranger. Surtout depuis qu'il n'est plus à la tête du quai d'Orsay où les convenances diplomatiques étouffaient une pensée personnelle et originale. Ses propos prennent souvent le contrepied des opinions dominantes les plus répandues, en particulier par les médias.

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