Religion et comportements familiaux

Les religions ont-elles encore quelque influence sur les comportements familiaux ? Délicate question qui oppose historiens, sociologues, démographes... Selon la dernière livraison de Population & Société éditée par l'Institut national d'études démographiques, " les plus pratiquants (...) restent davantage attachés au mariage et vivent moins souvent plusieurs unions successives (...) Ils ont par ailleurs plus d'enfants ". Ce constat, sans surprise, mérite d'être complété par d'autres enseignements : "l'appartenance religieuse diffère selon l'âge" et les plus jeunes sont les plus enclins à se déclarer sans religion.
Les données de l'Ined proviennent d'une collecte effectuée en 2005 et dressent un portrait religieux de la France : "environ 35 millions des 18-79 ans (80 %) ont ainsi pour religion d'origine ou d'appartenance le catholicisme, un peu plus de 2 millions (5 %) se déclarent musulmans, 900 000 (2 %) protestants et 800 000 (2 %) d'une autre confession ; 5 millions (11 %) disent n'avoir aucune religion"
Ce déclin du sentiment d'appartenance religieuse se traduit immanquablement par une évolution des pratiques familiales : "alors qu'il y a 40 ans, il était assez rare que les futurs époux vivent ensemble avant de se marier (seulement un mariage sur dix), c'est désormais la règle (neuf mariages sur dix). L'attachement religieux va de pair avec une fréquence moindre de cohabitation pré-nuptiale". Assez logiquement, les couples les plus pratiquant ont plus d'enfants : "Parmi les hommes ayant vécu en couple au moins, ceux qui pratiquent le plus ont eu en moyenne 0,3 à 0,4 enfant de plus que les autres." Mais la fidélité à une pratique religieuse n'empêche pas les couples de rejoindre le comportement des sans religion ; l'Ined constate "des naissances hors mariage en hausse même chez les plus pratiquants".

A lire :

• La pratique religieuse influence-t-elle les comportements familiaux ? (PDF - 392 Ko)