Les pratiques d'influence en intelligence économique : le cas de la culture populaire japonaise
Les émissions consacrées à l'intelligence économique sont suffisamment rares pour être signalées. Le Dessous des cartes a décidé de consacrer sa dernière émission à l'intelligence économique. Trois thèmes ont été retenus par les auteurs de l'émission : le renseignement économique, la protection du patrimoine intellectuel et matériel, ainsi que les pratiques d'influence.
On retiendra l'usage de l'influence par l'exportation de la culture populaire déployée par le Japon. Objectif selon Jean-Christophe Victor : "construire une image positive du pays dans le monde et particulièrement dans le Sud-Est asiatique". Le Japon a ainsi misé sur quelques vecteurs d'influence très efficaces auprès du grand public : la cuisine, les mangas, les jeux vidéo et, plus largement, la culture populaire. Trois grands cartons témoignent de la puissance de l'industrie nipponne du divertissement : Pikachou, Hello Kitty et Pokemon... Ce dernier a généré 8 000 produits dérivés dont un jeu de cartes qui s'est écoulé à 14 milliards de cartes dans le monde ! En 2005, la petite industrie de Pokemon a enregistré un chiffre d'affaires estimé à 150 milliards d'euros.
Au-delà, le Japon est parvenu - en partie - à changer son image de pays colonialiste en puissance du soft power. Grâce à une alliance public/privé, L'Empire du Soleil Levant est par ailleurs devenu le principal compétiteur des Etats-Unis dans l'exportation de produits culturels.
Source :
- A quoi sert l'intelligence économique ? (Le dessous des cartes - Arte)
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