Opérations d'influence en Afghanistan : le modèle français

La brigade La Fayette rassemble l'essentiel des unités de l'armée de terre engagées dans la guerre d'Afghanistan. Dans le cadre des missions qui lui ont été assignées, elle a mis en place une stratégie d'influence visant à soustraire la population afghane à l'emprise des talibans.

La revue Doctrine tactique, publiée par le ministère de la Défense, propose un retour d'expérience de cette campagne qui a concentré ses efforts sur la population afghane et ses conditions de vie plutôt que que les rebelles. Il semble en effet que ces derniers soient durablement rétifs à toute stratégie d'influence...

Le mode opérationnel de la brigade La Fayette  a consisté à "désacraliser la figure de l'insurgé et libérer la population du joug des rebelles". Pour cela il a fallu "identifier les relais actifs, positifs et négatifs, pour mettre en avant ou soutenir les plus capables parmi les premiers et  marginaliser voir neutraliser les irréductibles et les nuisibles parmi les seconds". Une telle campagne doit se faire dans la durée et reposer sur un stationnement prolongé au sein des populations. Ces "bulles" ont, selon Doctrine tactique, "donné des résultats au-delà des espérances initiales".

La maîtrise du facteur psychologique est bien évidemment cruciale pour mener à bien de telles opérations. Quelques notions élémentaires d'ethnologie semblent également nécessaires. L'auteur de ce retour d'expérience, le Lieutenant-Colonel Frédéric Bonini, précise que "cette stratégie exige des unités déployées une empathie certaine pour connaître les peurs, les craintes, les croyances et les espoirs de la population. Cette empathie, renforcée d'un respect éclairé des coutumes locales, constitue la garantie d'une appréhension correcte d'un milieu en vue d'actions d'influences".

Source :

• Hyper influence. La guerre des perceptions et des volontés. Le "laboratoire afghan" (Doctrine tactique)
  

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