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Casus Belli
17 février 2011

Les réseaux sociaux à l'usage des diplomates et des manifestants

USA_bilAraby_Twitter_Les bouleversements qui agitent le monde arabe sont observés avec beaucoup d'attention par les diplomates occidentaux. L'usage des réseaux sociaux semble avoir facilité l'organisation de manifestations et les chancelleries veulent, elles aussi, tirer profit des outils numériques.
A Washington, le Département d'Etat vient de lancer un nouveau compte Twitter arabophone afin de gagner à sa cause une opinion publique qui lui est généralement très hostile. Le compte USA BilAraby a été lancé pendant les manifestations égyptiennes et compte à ce jour plus de 1 350 abonnés. Alimenté par le Bureau Media & Communication du Département d'Etat, ce compte est clairement identifié comme un relais de la diplomatie états-unienne. Il affiche d'ailleurs le fameux logo "Compte certifié" qui est généralement apposé sur les comptes institutionnels susceptibles d'être créés par des faussaires.
L'un des derniers messages postés fait écho à une déclaration de Hillary Clinton sur "l'expertise de la société civile"... Selon une porte-parole du Département d'Etat, "il y a énorme discussion dans le monde arabe ; nous voulons participer à cette conversation".
Sous d'autres latitudes, bien plus paisibles que le Proche-Orient, la diplomatie française cultive son influence sous une forme plus traditionnelle. Une conférence organisée par l'ambassade de France au Costa Rica  et consacrée à la diplomatie et au soft power a permis à  Anne Gazeau-Secret, ambassadeur de France et Conseiller d'Etat, de rappeller quelques fondamentaux : "la diplomatie d’influence, propre à la France, basée sur le respect de la diversité culturelle est appelée à créer des espaces pour un dialogue franc et pro-actif entre les nations". La question des réseaux sociaux a bien entendu été abordée comme le signale le compte-rendu donné par le quotidien costa ricain La Nacion : "l'émergence des nouvelles technologies de communication comme Twitter et Facebook  ont été utilisés comme des outils capables d'organiser des manifestations. En Tunisie et en Egypte, cela a enfin eu un résultat concret".

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La vague qui vient de secouer le monde arabe n'est qu'à son début. Elle entend permettre à ces peuples arabophones qu'ils soient de l'Afrique du Nord ou du Moyen-Orient de goûter finalement à la démocratie. Or ces peuples ont, dans leur quasi-majorité, toujours (depuis leur "indépendance") connu un régime à parti unique ou un simulacre de multipartisme avec à la tête de l'État un autocrate (un dictateur). Aujourd'hui ces peuples aspirent enfin à vivre en démocratie.<br /> L'exercice sera très périlleux pour ces peuples qui ont délogé le despote au prix de sacrifices et vies humaines comme ils l'avaient fait auparavant pour chasser le colonisateur. Passer d'une dictature à une démocratie est un chemin plein d'embûches. Et l'histoire contemporaine a bien montré comment certains et pas des moindres avaient utilisé ce tremplin pour accéder au pouvoir (Mussolini, Hitler et d'autres encore, plus récemment, que ce soit au Moyen-Orient, en Afrique ou ailleurs). Une fois leur objectif atteint, ils ont tout fait pour saper ce mécanisme pour que perdurent leur main mise et leur hégémonie. Ce qui explique davantage la fameuse phrase de Winston Churchill :"La démocratie est le plus mauvais système de gouvernement, à l'exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire." <br /> Sans la corruption monstrueuse de l'époque précédente, l'humiliation ressentie par le peuple allemand (suite à la signature du traité de Versailles) et le pourrissement grandissant de la situation économique et sociale, Adolf Hitler n'aurait jamais pu, en un temps si court, réunir autour de lui l'écrasante majorité du peuple. Et cet exemple est loin d'être orphelin loin s'en faut. <br /> C'est malheureusement et souvent le cas ; les gens votent par dépit pour voir les choses changer. Et les extrémistes de tout bord sont là, à l'affût pour obtenir ces voix. Une fois aux commandes, ils essayeront d'asseoir définitivement leur "pouvoir" et ce par tous les moyens avec des variantes plus ou moins prononcées de "La nuit des longs couteaux".<br /> Ce système de gouvernance qu'est la démocratie repose schématiquement sur la coexistence et la séparation concomitantes des trois pouvoirs : Législatif, Exécutif et Juridique. Sa pratique par des nations relativement avancées en la matière a montré ses limites et le besoin de recourir à un quatrième voire même à un cinquième pouvoir.<br /> Le quatrième pouvoir, qui désignait à l'origine la presse, s'est étendu de nos jours à tous les autres types de médias (Télévision, Câble, Internet, Blogs, Twitters et autres réseaux sociaux et outils de messageries, Mobiles y compris). Il a fait ses preuves comme contre-pouvoir face aux autres pouvoirs incarnant l'État. Ainsi ce pouvoir a pu pousser Richard NIXON (Août 1974) à démissionner à la suite de son implication dans l'affaire Watergate. Et a empêché Valéry Giscard d'Estaing de briguer un second mandat (1981) suite à l'affaire des diamants.<br /> Ces exemples, concernant les USA et la France, montrent comment la liberté d'expression des médias peut consolider et asseoir davantage l'exercice de la démocratie au quotidien.<br /> La liberté des medias quand elle est exercée dans le respect de l'éthique et sans tomber dans la chasse aux sorcières éclairera le peuple tout en incitant l'élu (les élus) à être plus vigilant et plus consciencieux durant son mandat. <br /> Le cinquième pouvoir, rajouté tout récemment est celui de l'opinion publique (qui se détache de la presse et des autres médias, malgré une influence non des moindres de leur part sur la formation de l'opinion publique).<br /> De la sorte, ce cinquième pouvoir, abreuvé par le quatrième et ayant vécu les exactions du pouvoir en place sera faire la part des choses, le moment opportun et faire changer/bouger les choses. Et ce ne sont pas les Ben Ali ou Moubarak qui vont me contredire.<br /> Comme je le disais au début de cet article, ces peuples qui arrachent enfin le droit à la démocratie ont besoin de ces deux contre-pouvoirs pour que ceux qui arrivent et arriveront dorénavant au pouvoir ne puissent plus leur faire courber échine et les opprimer comme ce fut le cas dans le passé.<br /> Lotfi AGOUN<br /> http://lotfi-agoun.blogspot.com/
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