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Casus Belli
14 novembre 2010

Un siècle d'archives des services secrets français

archives_services_secretsLes agences de renseignement du monde entier apportent un soin particulier à protéger leurs archives. Les services français n'échappent pas à la règle et leur production documentaire bénéficie d'un statut particulier qui, en principe, les met à l'abri de la curiosité. On saura donc gré aux éditions L'Iconoclaste de publier un ouvrage magnifiquement illustré consacré aux archives inédites des services secrets français.
De 1870 aux années 1980, la quarantaine d'auteurs réunis par Bruno Fuligni recense quelques-unes des plus trépidantes histoires d'espionnage qui ont secoué la France mais également l'Allemagne, la Chine ou le Proche-Orient. Pour des raisons évidentes de confidentialité, les affaires contemporaines ne sont pas mentionnées à l'exception de la célèbre affaire Farewell du nom de code du Colonel du KGB Vladimir Vetrov qui communiqua près de 3 000 documents à l'ex DST. L'ouvrage propose la copie des quelques-uns des microfilms remis par Farewell à son officier traitant français ainsi que son dossier biographique. A la lumière de ces documents, la France expulsa quarante-sept diplomates soviétiques le 5 avril 1983.
Durant la guerre froide, le bloc communiste fit l'objet de l'attention des services français de la même manière que la diplomatie française fut scrutée avec beaucoup d'attention par les régimes d'Europe de l'Est. Au point que l'ambassade de France à Varsovie avait été littéralement truffée de micros comme l'écrivit, en 1973, le Directeur Général du SDECE (aujourd'hui DGSE) : "Outre l'importance du matériel clandestin découvert, ce rapport fait ressortir l'extrême vulnérabilité en matière de sécurité de l'ambassade pratiquement "ouverte" aux Services adverses". Le SDECE dépêcha alors en Pologne sa section dédiée à la détection de matériel d'écoute (mission Aspiro...) qui passa en revue tous les recoins de la chancellerie : structures en béton, câbles sous-terrains, murs, parquets, plafonds dallage, etc... Résultat : 42 micros (de marque américaine...) furent découverts et mis hors service par les experts de la mission Aspiro.
Le renseignement ne saurait pourtant se réduire à la technologie. Le facteur humain reste essentiel pour mener la guerre de l'ombre comme le montrent d'autres affaires d'espionnage évoquées dans cet ouvrage.
On méditera en particulier l'engagement patriotique de Joséphine Baker, née américaine et naturalisée française, lors de son recrutement par les services secrets français en 1939 : "C'est la France qui m'a faite ce que je suis. Je suis prête à lui donner aujourd'hui ma vie".


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