La Corée du Sud, prétendante à l'usage du soft power
En 1960, la richesse économique produite par la Corée du Sud était à peu près celle du Ghana. Aujourd'hui, le pays du matin clair et frais (朝鮮) est considéré comme la treizième puissance économique mondiale. En cinquante ans, la Corée du Sud s'est hissée à un niveau de développement technologique qui est étudié par de nombreux économistes et politologues.
Dans un article publié par Project Syndicate, Joseph Nye, le théoricien du soft power, souligne les atouts dont dispose Séoul pour séduire le monde : "la culture Sud-Coréenne est très séduisante. L'art, la
cuisine et l'artisanat coréens traditionnels ont déjà fait le tour du
monde. La culture populaire a déjà franchi les frontières, elle a
notamment touché la jeunesse des pays voisins, cependant que le succès
impressionnant de la diaspora aux Etats-Unis a renforcé l’aspect
attirant de la culture de ce pays dont ils sont originaires."
Joseph Nye précise que Séoul est en mesure de combiner soft power et hard power (puissance coercitive) grâce à son industrie de pointe dans les domaines de l'armement et des systèmes d'information et de communication. Le professeur de Harvard estime que la Corée du Sud doit s'inspirer du Canada, des Pays-Bas ou des Etats nordiques dont "l’influence politique (...) pèse bien plus lourd que leur artillerie ou leur
économie, car ils ont intégré à leur intérêt national des causes aussi
attrayantes que l’aide économique ou le pacifisme."
A Paris, Séoul dispose depuis 1980 d'un Centre culturel destiné à "mieux faire connaître la culture coréenne au public français et de
promouvoir et développer les échanges artistiques entre la Corée et la
France."
Source :
- Plus de soft power pour la Corée du Sud (Project Syndicate)
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