Les journalistes et leur difficulté à parler du monde ouvrier
Une récente étude menée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel pointait la sous-représentation du monde ouvrier dans les médias français : alors qu'ils représentent 22,8 % des actifs occupés, les ouvriers ne comptent que pour 2 % dans la représentation médiatique. Mais qu'en est-il du côté des journalistes ? L'observatoire des médias ACRIMED propose les résultats d'une étude menée au Royaume-Uni sur l'origine sociale des journalistes britanniques. Résultat : "les journalistes nés depuis 1970 sont pour la plupart issus des classes moyennes aisées [middle class], voire de la grande bourgeoisie [upper middle class].
Et la profession de journaliste se classe au troisième rang des
professions les plus fermées socialement, juste derrière les médecins
et les avocats".
Cette étude ne vaut bien sûr que pour la Grande-Bretagne mais ses résultats offrent une certaine ressemblance avec la situation française telle qu'elle est perçue par les analystes politiques états-uniens de l'Office of the Director of national Intelligence : "de nombreux
journalistes politiques et économiques ont reçu une éducation élitiste
et fréquenté les mêmes établissements universitaires que les hommes
politiques dont ils couvrent l'actualité... Par conséquent, ces
reporters n'ont guère tendance à considérer leur rôle comme celui d'un
chien de garde ou d'un contrepoids aux pouvoirs politique et économique
en place".
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