Une opération d'influence de Washington en temps réel

Il est toujours intéressant d'assister à une opération d'influence en temps réel. Le journal Libération héberge depuis quelques jours un blog (American Trip) animé par Ali Khismoun un cadre territorial de la région lyonnaise invité par le Département d'Etat dans le cadre du célèbre programme International Visitor Leadership (IVL). Créé en 1948, le programme IVL accueille chaque année environ 5 000 visiteurs étrangers âgés d'environ trente ans, afin de leur présenter sous un jour favorable les Etats-Unis et leur politique. Le Département d'Etat se vante d'avoir ainsi déjà accueilli "plus de 290 chefs d'Etat et de gouvernement, 2 000 ministres ou membres importants de cabinets ministériels ainsi que de nombreux leaders appartenant aux secteurs public et privé".
Ali Khismoun raconte sur son blog la façon dont il a été approché par les diplomates états-uniens en poste en France : "à l'automne 2007, un représentant de l’ambassade des Etats-Unis m’appelle. Il souhaite me rencontrer rapidement, sans m’en dire plus. C’est un conseiller du consul des Etats-Unis à Lyon qui passe donc me voir au bureau (...) Il me parle d’un programme qui s’appelle «International Visitors Leadership», qui a été créé en 1940. Il consiste à repérer les leaders de demain dans tous les pays du monde, pour les envoyer trois semaines aux Etats-Unis (avec prise en charge totale du séjour)." Ali Khismoun confesse son étonnement, lui qui éprouve une méfiance pour les Etats-Unis et leurs expéditions "à coup de baïonnette"... Pourtant, il décide "d’accepter cette formidable opportunité pour découvrir les Etats-Unis dans un contexte singulier [et] salue cette forme innovante du dialogue des cultures. Cette démarche est exemplaire !"

Source :

• Premier contact surprenant... (American Trip)

Sur le même thème :

• La stratégie d'influence de la French American Foundation
• Présence et influence des fondations philanthropiques américaines en France
• Du Plan Marshall à l'américanisation de la France
• Quand la France soigne son image auprès des journalistes étrangers