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Casus Belli
27 juillet 2008

La diplomatie cuturelle du Mexique et ses contraintes internes

diplo_culturelle_mexiqueLes nations les plus prospères ne sont pas les seules à déployer une diplomatie culturelle. Si le Japon, la France ou les Etats-Unis figurent parmi les pays les plus engagés dans cette stratégie d'influence, d'autres Etats consacrent budget et ressources humaines pour entretenir des centres culturels à travers le monde. Le cas du Mexique est intéressant en raison des prétentions historiques de ce pays à incarner la culture latino-américaine. Ses héritages divers (pré-colombiens, espagnol...), sa démographie (106 millions d'habitants) soit le troisième Etat le plus des Amériques après les Etats-Unis et le Brésil sont en mesure de soutenir ses ambitions diplomatiques.
Mais entre la volonté de jouer dans la cour des grands et la réalité le chemin est long...Selon une analyse du Real Instituto Calano (Madrid), "malgré les actions menées conjointement par le gouvernement et l'infrastructure dédiée à la promotion et à la diffusion international de la culture mexicaine, la diplomatie culturelle du Mexique manque de fondations solides. Cela est dû, dans une large mesure, à une absence de suivi dans les programmes institutionnels et à la subordination de la culture à l'agenda politique du pouvoir exécutif ".
Pourtant, comme le rappelle Fabiola Rodriguez Barba, "la culture fut, au Mexique, une composante essentielle du travail diplomatique". On se souvient que l'écrivain Carlos Fuentes embrassa la carrière diplomatique et occupa le poste d'ambassadeur du Mexique en France en 1974. Mexico décida, donc dans les années 1990, de repenser sa diplomatie culturelle en créant l'Instituto Mexico afin de faire "la promotion extérieure de sa langue et de sa culture à l'instar de l'Alliance française et de l'Institut français de l'Amérique latine, du British Council, de la United States Information Agency, de l'institut Goethe, de l'institut Dante et de l'institut Cervantès."
Cette initiative donna des résultats contrastés car trop soumis aux aléas de la vie politique intérieure mexicaine. Certains veulent faire jouer à la culture un rôle diplomatique au service de l'influence du Mexique à l'étranger ; d'autres souhaiteraient la reléguer à un niveau bien plus modeste.

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