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Casus Belli
16 juin 2008

Les limites stratégiques de la terreur

terreurA partir de quel moment un régime démocratique peut-il recourir à la terreur pour préserver sa nature et ses intérêts ? Au-delà de l'inépuisable questionnement moral posé par la question, certains analystes s'interrogent sur le "bon usage de la terreur". Dans une note publiée par l'Institut français de relations internationales (IFRI), Marc Hecker pose le problème de la "terreur stratégique" qu'il définit ainsi : "elle a pour but de faire comprendre à la population que la neutralité n'est pas une option en faisant primer la responsabilité collective sur la responsabilité individuelle. Quand des soldats chargés de "pacifier" une zone pénètrent dans un village, égorgent le bétail et brûlent les granges, ils pénalisent certes les combattants irréguliers dont la survie dépend de la nourriture fournie par les paysans ou volée à ces derniers. Mais ils entendent aussi faire comprendre aux villageois qu'ils n'ont d'autre choix que de soutenir la contre-insurrection."
Appliquée à une plus grande échelle, la terreur stratégique trouve un écho favorable parmi certains stratèges : "les défenseurs des moyens de terreur soutiennent qu'en période de guerre, l'efficacité tactique doit primer, quitte à faire parfois quelques compromis avec la morale." L'auteur de la note rappelle que la dimension humaine est au coeur des actes de terreur car comme le disait Raymond Aron, le terrorisme est une action violente dont les effets psychologiques sont supérieurs aux effets physiques. Marc Hecker estime que "la population joue un rôle très important, quelque soit le type d'opposition asymétrique (...) Elle est bien sûr la cible directe des attaques." En appui de son analyse, il rapporte les cas de la France et des Etats-Unis qui ont recouru à la terreur en Algérie et en Irak.
En conclusion, Marc Hecker souligne que "toute démocratie tenté par la généralisation et la systématisation de méthodes de terreur parviendra peut-être à des résultats tactiques mais risque fort d'hypothéquer ses chances au niveau stratégique".

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Commentaires
N
Un article réel, j'ajouterai aussi, la terreur "imposée", c'est divisé, pour mieux régner, je me dis que finalement SADDAM HUSSEIN n'a pas fait autant de morts, son défaut, le culte de la personnalité, il n'a rien fait pour construire, unifier son pays, il pensait à sa propre personne, mais il ne méritait pas de mourir, aujourd'hui c'est pire! Mais, pétrole quand tu nous tiens...Il y aura toujours des "personnes mal intentionnées" pour glisser à l'oreille "ce qu'il faut faire" afin que la population soit terrorisée, tenue en laisse, en quelque sorte. Salutations.
R
Belle article et très instructif, cela nous engage a réfléchir sur les vrais organisateur des attentats qui ensanglante l'Irak.
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