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Casus Belli
25 décembre 2007

Football, mondialisation et migrations

footballEntre 1995 et 2005, le nombre de joueurs étrangers est passé de 463 à 998 dans les cinq meilleures ligues européennes (Italie, Angleterre, France, Espagne, Allemagne). Cet accroissement s'explique par l'assouplissement des règles de quotas d'étrangers évoluant dans les équipes européennes. Il s'explique également par l'un des aspects les plus spectaculaires de la mondialisation : l'émigration et l'immigration sportives.
La revue Mappemonde propose une analyse rétrospective de dix ans (saisons 1995-1996 et 2005-2006) consacrée à l'origine des joueurs étrangers (européens et extra-européens) évoluant sur le vieux continent : "Lors de la saison 2005/2006, le Brésil (139 joueurs), l’Argentine (88) et la France (82) pourvoyaient à eux seuls 31% du nombre total des étrangers sous contrat. Si les principales zones «exportatrices» sont restées les mêmes, la proportion de footballeurs que chacune de ces zones fournit a passablement changé. Le nombre de footballeurs européens présents à l’étranger a en effet relativement moins augmenté que celui des footballeurs extra-européens."
L'auteur de l'analyse, Rafaele Poli, estime que ce basculement suggère "qu’une nouvelle division internationale du travail a cours dans le football : la «production» de joueurs s’effectue de plus en plus en dehors de l’Europe, principalement en Amérique latine et en Afrique, là où le rapport entre la qualité et le prix des joueurs est particulièrement favorable. D’une manière générale, grâce à la libéralisation progressive de la circulation des sportifs, la théorie de l’avantage comparatif semble s’appliquer aussi au football. Selon cette théorie, une nation, ou toute autre aire géographique, doit se spécialiser dans la production et l’exportation des produits pour lesquels elle détient un avantage comparatif, ou relatif, par rapport à d’autres États. En contrepartie, elle doit importer les biens pour lesquels elle souffre de désavantages comparatifs."
Cette analyse montre également que ces migrations ne sont pas statiques car les joueurs-migrants gèrent leur trajectoire selon trois temps que l'auteur définit en termes d'espaces : l'espace "plate-forme" qui est le premier lieu d'arrivée des footballeurs ; l'espace "tremplin" représenté par les clubs de transit qui permettent d'accéder à des championnats plus rémunérateurs ; les "espaces d'aboutissement" constitués par les équipes qui offrent les meilleurs salaires.

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