Le lobby pro-israélien aux Etats-Unis est-il un lobby parmi d'autres ?

L'hebdomadaire The New Yorker revient, dans son édition à paraître le 3 septembre prochain, sur la polémique qui avait accompagné, en 2006, la publication d'une étude de deux universitaires états-uniens, Stephen M. Walt et John J. Mearsheimer, intitulée The Israel  Lobby and U.S. foreign policy. Très critiques avec le soutien sans faille des Etats-Unis à Israël, les deux auteurs soulignaient que l'Etat hébreu était devenu un "poids stratégique" pour Washington. La controverse avait éclaté alors que Walt et Mearsheimer affirmaient que ce soutien était dû à "l'emprise" qu'exerce le lobby pro-israélien sur le Congrès et les élites du pays. "Un lobby bien organisé, en bonne santé et ensorcelant" selon The New Yorker.
L'hebdomadaire new-yorkais semble prendre le parti des deux universitaires qu'il qualifie de "réalistes" : "De leur point de vue, les décisions diplomatiques doivent se prendre sur la base de l'intérêt national. A l'ère post-guerre froide et en l'absence de rivalités entre super-puissances au Moyen-Orient, les Etats-Unis n'ont pas à faire preuve d'un appui indulgent à l'Etat d'Israël. Trois milliards de dollars d'aide par an, des avantages en matière de vente d'armes, le vote de trente-quatre veto contre des résolutions critiquant Israël au Conseil de Sécurité de l'ONU depuis 1982... un tel soutien n'est pas, selon Mearsheimer et Walt, dans l'intérêt des Etats-Unis."
Cette attention critique portée au lobby pro-israélien n'est pas si fréquente aux Etats-Unis mais The New Yorker la relativise : "Le lobbying est inscrit dans le système américain de pouvoir et d'influence (...) Dompter l'influence des lobbies, si tel est le voeu de Mearsheimer et Walt, implique de réformer les lois relatives au lobbying et au financement des campagnes électorales."

A lire :

• The lobby
• The Israel Lobby and U.S. foreign policy