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Casus Belli
4 avril 2007

L'Europe réticente à la privatisation du renseignement

drapeau_europ_enDe nombreux articles ont souligné la montée en puissance de la "privatisation de la guerre". Selon certaines estimations, de 30 000 à 50 000 mercenaires seraient présents en Irak, constituant ainsi le deuxième "contingent" après celui des Etats-Unis.
Le monde du renseignement, quant à lui, semble épargné par cette tendance au désengagement de l'Etat. En réalité, là comme ailleurs, la réalité est ambiguë. A l'occasion d'une rencontre qui s'est tenue à Bruxelles le 30 mars dernier, et qui a réuni des observateurs et des acteurs du renseignement, les débats ont fait apparaître une "réticence considérable" de la part des autorités européennes et nationales à recourir au secteur privé en matière de renseignement. La quarantaine de participants a pu réaliser à quel point un fossé existait entre les Etats et les représentants de sociétés privées de renseignement. Ces dernières sont conscientes que "leur réputation a souffert d'une mauvaise publicité à la suite de l'implication de certaines officines dans des activités clandestines en Irak, en Afghanistan et en Afrique."
Selon l'un des orateurs présents à Bruxelles, les cabinets de renseignement ont proliféré depuis l'invasion anglo-états-unienne de 2003 de l'Irak... particulièrement au Royaume Uni et... en France : "Vous pouvez trouver [dans ces deux pays] toutes sortes de cabinets qui évoluent dans le monde du renseignement, qu'ils soient publics ou privés, tout simplement en consultant Internet." Le même intervenant, de nationalité italienne, poursuit : "Dans mon propre pays, le gouvernement considère que le secteur du renseignement privé n'existe pas... mais ouvrez un annuaire téléphonique et vous trouverez plus de 1 700 sociétés qui proposent des services de sécurité, d'information ou de renseignement."
Un membre de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) s'est dit préoccupé par le caractère commercial de ces sociétés privées : "Privatiser le renseignement intérieur est une chose ; l'externaliser à des fins militaires ne me semble pas une bonne idée. J'y vois des risques de dispersion d'informations."

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