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Casus Belli
12 mars 2006

L'annuaire de la CIA en accès libre...

ciaseal1Est-il encore possible qu'un agent secret reste secret ? Internet et ses puissants moteurs de recherche fragilisent progressivement le caractère confidentiel des informations sensibles, y compris celles qui relèvent des services de renseignement.
Le vénérable
quotidien Chicago Tribune révèle dans son édition dominicale qu'il a pu se procurer l'identité de plus de 2 600 employés de la CIA, la liste d'une cinquantaine de numéros de téléphone internes de l'agence ainsi que l'emplacement d'une vingtaine d'installations secrètes situées hors des Etats-Unis.
Les journalistes sont parvenus à ce résultat en utilisant les services d'une base de données commerciales en ligne. Cette base est consultable sur inscription qui, selon le journal, est accessible à presque tous les internautes.
Ainsi, le Chicago Tribune évoque-t-il les renseignements obtenus par ce biais sur le cas d'une femme âgée de 52 ans, mariée, née dans la banlieue de Kansas City et vivant actuellement dans l'Etat de Virginie dans une maison équipée de trois chambres... Jusque-là, rien de bien croustillant. Mais le plus intéressant suit : cette femme est actuellement agent clandestin opérationnel et a été affectée, lors des dix dernières années, dans différentes ambassades états-uniennes sises en Europe. A la demande de la CIA, le Chicago Tribune a accepté de ne pas révéler l'identité de cet agent.
L'identité et la couverture de centaines d'agents sont des informations secrètes normalement connues d'une infime poignée de personnes, et répondent à des procédures très précises de cloisonnement de l'information.  L'agence reconnaît qu'à l'âge d'Internet, fournir une couverture à un agent en poste à l'étranger présente de multiples dangers.
Selon des sources proches de l'agence, a publication de ces informations a "horrifié" Porter J. Goss, le directeur de la CIA, qui s'est engagé à moderniser le processus d'attribution de couvertures.
Cette mésaventure rappelle celle arrivée aux services de renseignement britanniques (MI 6) dont une liste d'agents avait été publiée sur Internet...

A propos de couverture, l'on pourra se reporter au livre de Pierre Martinet (Un agent sort de l'ombre) dans lequel l'ancien agent du Service Action de la DGSE explique, en termes généraux, la nécessité de recourir aux couvertures pour les agents clandestins agissant à l'étranger, ainsi que l'élaboration de légendes qui permettent à ces agents de s'inventer un passé afin de mieux se fondre dans leur nouvelle identité.

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